Colloque et vernissage
INVITATION au COLLOQUE
Le samedi 09 mars 2013 de 10 h à 12h30 dans l'auditorium du musée
Entrée libre
A l'occasion de l'exposition « Matisse, la couleur découpée. Une donation révélatrice », présentée au Musée départemental Matisse au Cateau-Cambrésis du 03 mars au 09 juin 2013, nous vous convions à une rencontre avec les intervenants :
- Introduction par Carrie Pilto, Directrice du musée Matisse
- Marie-Thérèse Pulvénis de Séligny, Conservateur en chef du musée Matisse de Nice : Danseuse créole 1950 – l’exubérance d’une composition
- Jacqueline Duhême, Ancien modèle de Matisse : Petite main chez Henri Matisse
- Blaise Macarez, Historien d’art : « Je vais probablement mettre une tache de couleur et puis tout viendra » (Henri Matisse )
- Dominique Szymusiak, Conservateur honoraire du musée Matisse : Couvertures de livres et de catalogues : la gouache découpée pour les plus beaux livres du peintre
- Patrice Deparpe, Conservateur adjoint du musée Matisse : Influence de la Polynésie sur Henri Matisse
Programme de la journée de vernissage :
9h45 Accueil café dans le petit café du musée.
10h Colloque dans l’auditorium.
16h Vernissage de l’exposition « Matisse, la couleur découpée » suivi d’un
cocktail sous chapiteau
Inscriptions :
Isabelle SABATTIER, Musée départemental Matisse,
Palais Fénelon, 59360 Le Cateau-Cambrésis (59)
Tél. 03 59 73 38 00/09
CONTENU
La Danseuse créole – l’exubérance d’une composition de Marie-Thérèse Pulvénis de Séligny
En 1950, Matisse réalise en papiers gouachés découpés « Danseuse créole », nouvelle interprétation du thème de la danse qui parcourt l’ oeuvre du peintre. Selon Aragon, Matisse se serait inspiré de la danseuse chorégraphe américaine Katherine Duham. Cette composition, conservée dans les collections du musée Matisse de Nice, donne l’occasion d’évoquer, sous certains angles, de nombreuses créations réalisées à partir du même principe de découpe de formes depuis Océanie, le ciel et Océanie, la mer de 1946 jusqu’à la composition des vitraux de la chapelle de Vence, soulignant ainsi l’ importance des nouvelles donations constituées d’éléments en papiers gouaches non utilisés dans les oeuvres de Matisse tant au musée du Cateau- Cambresis qu’à celui de Nice.
Petite main chez Henri Matisse de Jacqueline Duhême
Entrée en 1948 à Paris - Vence et Nice chez le "patron" si, j'ai souvent posée pour la Vierge de la chapelle et chemin de croix, j'ai sur tout placé les découpages que faisaient Henrie Matisse dans des papiers que j'avais enguachés à l'avance, préparés sous sa demande. Souvent il expliquait la valeur des couleurs et le rapport entre elles, comparables à une composition musicale : une note en fait chanter une autre et est indispensable là, où elle se trouve pour la réussite de la partition, d'où l'importance de l'emplacement. En faisant déplacer les formes et les couleurs, toujours exigeant, recommençant jusqu'à satisfaction de son regard acéré.
« Je vais probablement mettre une tache de couleur et puis tout viendra » (HenriMatisse) de Blaise Macarez
De 1948 à 1951, Matisse jette toute son énergie dans la réalisation de la chapelle de Vence. OEuvre d’art totale et immense poème symphonique sur le thème du paradis, ce chef d’oeuvre va lui permettre pour la première fois de se consacrer à ce qu’il considère comme un dû après toute une vie à chanter la lumière par la couleur : le vitrail. Pour réaliser les maquettes de cet orchestre de couleur, « le tailleur de lumière » va naturellement utiliser les gouaches découpées. Cependant, confronté aux contraintes de la lumière méditerranéenne, de l’architecture et de la technique du vitrail, il doit revoir par deux fois ses projets. Trois ensembles très différents verront donc successivement le jour. Matisse suivra ensuite attentivement la réalisation ces vitraux, car « il y a la même différence entre le carton et le vitrail qu’entre une partition et un morceau de musique ». De la même façon, pour les maquettes des six chasubles liturgiques, il multipliera les propositions avant de parvenir au résultat espéré.
Couvertures de livres et de catalogues : la gouache découpée pour les plus beaux livres du peintre de Dominique Szymusiak
Depuis la couverture du numéro de « Cahier d’art » de 1936, Matisse utilise des gouaches découpées pour concevoir des couvertures de livres et de catalogues. Tériade lui demande cinq couvertures pour « Verve ». Matisse réalise la couverture du premier numéro en 1937 puis le numéro sur La France qu’il découpe la veille de la déclaration de guerre le 31 aout 1939, dans des échantillons de papier d’imprimerie qui nécessiteront pour l’imprimeur, 26 passages en machine. Puis ce seront les trois numéros spéciaux consacrés à l’oeuvre du peintre, le Verve vert, le Verve jaune et en 1954, le Verve orange consacré aux compositions monumentales en gouache découpée. C’est aussi à la demande de Tériade que Matisse conçoit « Jazz », le livre de la couleur. Deux livres illustrant des textes de Rouveyre, Apollinaire et Repli, le livre de Georges Duthuit Fauves et les catalogues d’expositions pour le Musée national d’art moderne, le MoMA, le Japon, la galerie Berggruen en sont les réalisations les plus renommées.
Influence de la Polynésie sur Henri Matisse de Patrice Deparpe
Matisse découvre les lagons et les couleurs « de l’autre hémisphère » en 1930 dans un voyage qui l’emmène à Tahiti et dont il revient avec des photographies, des dessins et des souvenirs qui nourriront son travail jusqu’à la dernière création. Au début de l’automne 1946, dans son appartement parisien, Matisse a fini de composer, sur deux murs de sa chambre, les panneaux Océanie, le ciel et Océanie, la mer qu’il a commencés dès son arrivée, au début du mois de juin. Des formes issues du monde marin qu’il a vues dans les lagons des îles du Pacifique, coupées dans du papier blanc, « dansent » dans un espace abstrait uniformément beige, en apesanteur, sans lien entre eux autre que des rapports de formes et des accords de blanc et de beige dans un ciel ou une mer sans limites.
