Coup de projecteur sur Vincent Barré par Daniela

Coup de projecteur sur Vincent Barré par Daniela

Daniela, que vous pouvez saluer entre autre à la Boutique du musée puisqu'elle en est la responsable, est avant tout une passionnée.
Elle vous propose une mise en lumière de l'artiste Vincent Barré, à qui le musée Matisse consacrera une exposition à partir du 1er mai intitulée "Sous les grands arbres".
Daniela vous ouvre les portes de cet artiste... 


Sculpteur et réalisateur, Vincent Barré est né en 1948 à Vierzon, il vit et travaille à Paris et à Saint-Firmin-des-Bois dans le Loiret.
Il est chef d’atelier à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris de 1995 à 2011. Il est représenté par la galerie Bernard Jordan à Paris et à Zürich.

De 1967 à 1975, il étudie l’architecture en France puis aux Etats-Unis auprès de l’architecte Louis Kahn et de l’ingénieur Robert Le Ricolais. Durant ces années de formation, il dessine beaucoup et voyage en Europe, en Amérique, et en Asie où il découvre les œuvres d’art et d’architecture dans leur environnement. Il réalise au sein d’une équipe pluridisciplinaire avec le CNRS une étude urbaine sur la ville « royale » de Panauti, au Népal.
Associé à Patrick Berger de 1975 à 1982, il exerce l’architecture et réalise des constructions de logements sociaux ( Saint-Lô), des réhabilitations ( quartier des Halles et Maubert) et la reconversion du théâtre Le Palace à Paris.

À partir de 1982, il cesse cette activité et se consacre à la sculpture. 
Dans une première période, il réalise des assemblages de bois et de métal ( Korés au musée de Céret, A Giotto à Cluny etc).
En 1989 et dans la continuité de ses papiers découpés et monotypes, il réalise des sculptures en acier découpé dans des plaques épaisses, allant jusqu’à l’échelle monumentale que requiert l’architecture : p.ex. Perséphone en 1994 et Démeter en 1999 au musée Matisse au Cateau-Cambrésis.

    

Vers 1999, il découvre la technique de fonte au sable pour des pièces en aluminium ou en fer à partir de modèles perdus en polystyrène. Cela confère à sa sculpture l’échelle monumentale qu’il cherchait , et en même temps qu’elle le conduit à épurer ses formes. 
Il réalise ainsi des ensembles de sculptures, présentés dans des espaces extérieurs ou présentés dans des musées au côté de bronzes à la cire directe, de terre cuites et de dessins comme ce sera le cas lors de son exposition cet été au musée Matisse du Cateau-Cambrésis.
À partir de 2014, la mise en œuvre de grandes sculptures et bronze, réalisées en bois et cire selon la technique du modèle perdu lui ouvre un nouveau registre de formes, et la possibilité de réaliser  des œuvres monumentales en bronze ( p.ex. Colonne de rameaux pour l’Assemblée nationale, Couronne pour les écuries du domaine de Chaumont-sur-Loire , pièce qui sera également installée dans l’exposition du musée Matisse.)

    

Chez Vincent Barré, la pensée s’enracine dans un corps. Dès lors, le sculpteur ne peut qu’avouer son attirance pour « des peintures et sculptures appartenant à des périodes qui peuvent être décrites comme archaïques ou comme signalant une naissance ». Les formes archétypales développées par Vincent Barré se teintent d’une double constance : tout d’abord, une relation opiniâtre au geste de la main donnant forme, donnant vie et une quête inachevée le menant à saisir les schèmes structurants qui signalent cette mythologie enfouie.
L’abstraction ou la simplification y servent l’expression d’une symbolique archaïsante.
Si l’histoire de l’art possédait auparavant la place qu’elle méritait dans l’environnement mental de l’artiste, c’est à partir de 1984, avec la série des Parques, qu’il la met directement en jeu dans son travail plastique, associant références au Quattrocento et admiration pour des figures de la modernité comme Julio Gonzalez ou Pablo Picasso.
Sa sculpture s’y affine et s’y aère pour laisser place à un sentiment de sérénité, palpable également dans ses œuvres postérieures. Abstrait, son vocabulaire l’est aujourd’hui tout à fait, sans pour autant couper les ponts avec la substance charnelle qui en constitue l’élément central.
Dans ses expositions récentes, que ce soit à Rouen en 2010, au Havre en 2011 et au Domaine de Kerguéhennec l’été 2015, sa pratique s’augmente d’une approche contextuelle : des œuvres issues des collections de ces institutions sont mises en regard de ses propres créations.
On constate une certaine proximité entre les œuvres de Vincent Barré et Grande Femme  de Giacometti dans la cour du musée Matisse :
«  j’ai vraiment vu Giacometti aux Etats- Unis pendant mes études (…) puis à mon retour dans des expositions en France. Les grandes figures dressées, je les vois comme irradiant un volume, c’est-à-dire qu’elles donnent l’idée de la masse avec une extraordinaire économie de matière. C’est ce que j’aime dans la statuaire grecque archaïque – égyptienne, romane- ainsi qu’une aptitude au silence propre à la statuaire religieuse. C’est très beau dans notre époque qui manque de grande vision. »

Par rapport à Matisse :
« (…) Matisse est le sculpteur qui m’a le plus influencé, avec Giacometti et Brancusi. Ce sont les musées qui m’ont formé. (…) Ayant intégré la leçon  de Giacometti surréaliste de Cube de 1932, et celle de Matisse, et avec le changement d’échelle qu’autorise la fonte de fer [ mes premières sculptures] sont devenues des formes massives à facettes, tellement tendues, tellement pleines. Il y a un certain archaïsme dans la sculpture de Matisse qui est du côté de ce primitivisme où je me retrouve. »

L’exposition de Vincent Barré au Musée Matisse du Cateau-Cambrésis est donc avant tout un dialogue entre les sculptures, dessins et monotypes de Vincent Barré avec certaines œuvres de Matisse, mais aussi l’architecture du musée comme la structure du jardin ….
Cette exposition vous proposera une déambulation entre inspiration, ressenti, corps , forme , nature, maître et élève… 

Daniela Schmidt 

12/03/2016
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